La ville de Chamonix autorise et facilite la tenue de tournages de films sur son territoire. Ce printemps 2021, trois équipes de production ont posé leurs valises dans la vallée, générant des retombées économiques non négligeables pour les socio-professionnels impliqués.

Les Têtes Givrées : certifiées éco-responsables
Un tournage est souvent peu écologique ; celui-ci a fait un autre choix. Impossible en effet de tourner un film sur la fonte des glaciers sans tenir compte des aspects environnementaux, comme peut en attester le glaciologue Luc Moreau, chargé des repérages en altitude. L'équipe a multiplié les actions pour réduire son empreinte carbone : utilisation de véhicules électriques, suppression des gobelets jetables, compostage, partenariat avec le SITOM, embauches locales... Le traiteur Saveurs du Mont Blanc, choisi pour fournir 50 à 60 repas par jour pendant les 8 semaines de tournage, s'est adapté avec brio à l'organisation tout en mettant la barre haute sur le zéro-déchet. Les hôtels Plan B et Cosmiques ont accueilli les acteurs tandis que le reste de la production était logé pendant toute la durée du tournage dans des appartements Pierre & Vacances, pour un budget global d'hébergement avoisinant les 200 000€.

Summit Fever : coup de foudre franco-britannique
Débuté en 2018 sur les crêtes de l'Eiger et du Cervin, ce tournage s'est terminé au printemps sous la pluie, avant la fin des restrictions liées au Covid 19. Tests avant le départ puis deux fois par semaine, quarantaine obligatoire pour l'équipe venue d'Angleterre, restaurants et remontées fermées : la production a dû s'adapter, en comptant sur le soutien et la flexibilité d'entreprises locales. Le Savoie faire a fourni 1275 repas pour les 30 jours de tournage et l'Hôtel Plan B a hébergé les acteurs pour un total de 172 nuitées, le reste de l'équipe étant logé dans des appartements loués en centre-ville. Le tournage a également permis de recruter 11 professionnels de l'audiovisuel locaux, 30 figurants et plusieurs guides de la Compagnie, qui ont assuré le doublage des comédiens pour les scènes techniques. Vous les avez peut-être aperçus aux Gaillands ou au Vert Hôtel, où de nombreuses scènes ont été réalisées entre deux averses !

La Montagne : focus sur l'Aiguille du Midi
Si certains films de montagne se déroulent dans une station indéfinie, cette production co-financée par Auvergne Rhône Alpes Cinéma fait la part belle aux lieux emblématiques de Chamonix. Partenaire principal de la production, la Compagnie du Mont-Blanc lui a apporté un important soutien logistique, ainsi que les hélicoptères CMBH pour les transports au col du Midi, dans le cirque maudit ou encore sur le glacier du Tour. Côté hébergement, l'équipe a également fait appel à Plan B, mais aussi à de nombreux refuges, privilégiant autant que possible des prestataires locaux pour les nuitées ou les repas : les Cosmiques, la Buvette de la cascade de Bérard, le refuge du Montenvers... Un total de 900 nuitées pour 52 jours de tournages, dont 52 dans la vallée ou le massif du mont Blanc. 21 techniciens ont été recrutés localement, 300 cachets de figuration distribués, ainsi que 77 prestations de guides (coordonnés par Denis Gonzales) pour un chiffre global de 770 000€ de dépenses dans la région. Pour l'anecdote, si l'on reconnaitra l'Aiguille du Midi, filmée sous toutes ses coutures, on aura plus de mal à discerner la salle des fêtes de Servoz, investie 2 mois par l'équipe chargée des effets spéciaux afin d'y reconstituer une grotte de glace...